FELIX TSHISEKEDI S’OPPOSE AUX PROPOSITIONS DE MINAKU ET SAKATA (Observateurs)

Le chef de l’Etat n’est pas indifférent au débat en cours sur les trois propositions de lois initiées par les députés nationaux Minaku et Sakata sur le système judiciaire congolais. Moins encore ne l’est-il des manifestations violentes des militants de l’Udps pour s’y opposer.

En effet, dans un communiqué de son Directeur de cabinet mercredi 24 juin, le Président Tshisekedi, parlant d’bord de ces manifestations, dit comprendre « cette colère du peuple, laquelle traduit l’attachement de ce dernier à un véritable Etat de droit ». Il demande, tout de même, aux forces de l’ordre de « prendre toutes les dispositions pour prévenir et contenir, en cette période d’état d’urgence, ce genre de manifestations ».

A propos des propositions de lois proprement dites, le chef de l’Etat « rappelle à la classe politique congolaise de toute tendance, sa responsabilité de ne pouvoir entreprendre, surtout pendant cette période d’état d’urgence,  que des initiatives tendant à privilégier, en toute chose, l’intérêt de la nation ainsi que la paix sociale et de s’abstenir de celles tendant à diviser le peuple ou à porter atteinte aux principes d’organisation et du fonctionnement de telles ou telles institutions de la République ».

Enfin, « tout en respectant le droit constitutionnel de manifester, le Chef de l’Etat condamne avec véhémence les violences et attaques perpétrées ce jour contre les personnes et leurs biens ».

Pour les observateurs, cette interpellation du Président de la République, garant de la nation, constitue une prise de position manifeste dans le débat sur les trois propositions de lois querellées. « Le chef de l’Etat, estime un juriste indépendant, se prononce clairement contre ces propositions de lois quand il parle, entre autres, d’initiatives tendant à porter atteinte aux principes d’organisation et du fonctionnement de telles ou telles institutions de la République ». L’interlocuteur de congovirtuel.org se dit d’autant plus convaincu pour deux faits.

D’une part, « sans le dire ouvertement dans ses tournures phraséologiques, le Dircab du Président nous signifie clairement la position de ce dernier sur le sujet d’actualité que tout le monde connaît et pour lequel il dit qu’il porte atteinte aux principes de fonctionnement de la magistrature ». D’autre part, « lorsque le Dircab Eberande parle de la ‘’classe politique congolaise de toute tendance’’, il vise en réalité celle d’où provient les propositions de lois dont question, à savoir le FCC ».

Pour notre interlocuteur, « en sa qualité de garant de la nation et du bon fonctionnement des institutions, le chef de l’Etat aurait fait œuvre plus utile, d’une part en appelant à l’apaisement général et à la sublimation d’un dialogue démocratique et républicaine dans les agoras appropriés. D’autre part, il aurait pu protéger les institutions de manière équitable, notamment le Parlement aujourd’hui malmené de toutes parts par des initiatives tendant à soutenir sa dissolution comme cela lui est aujourd’hui suggéré ».

Un autre observateur dit être resté sur sa soif quant aux suites censées être réservées aux dommages subis par des particuliers dans la foulée des violences de mardi et mercredi dernier. « Condamner, même avec véhémence, ces violences ne suffit pas », estime ce dernier qui, invoquant à son tour l’Etat de droit, aurait souhaité « que le magistrat suprême ordonne des enquêtes pour que les auteurs de ces actes soient identifiés et sanctionnés conformément à la loi et pour une fin pédagogique comme c’est de saison aujourd’hui ».

« C’est de cette façon, estime-t-il, que de les manifestants pourraient, à l’avenir, se garder des actes de débordement que l’on déplore maintenant ».

JEK

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